De Wellington A Bay Of Plenty

Après une traversée sans encombre ni sieste, nous voilà de retour à Wellington, avec deux enfants un peu speed. Heureusement, la recherche de gaz prenant du temps, Salomé et Zacharie s’endorment rapidement dans les embouteillages. C’est fou comme être dans un véhicule permet parfois d’endormir des enfants en quelques minutes !
Une petite ballade sur le port, avec un aperçu de 4 ou 5 raies près du ponton, et quelques courses plus tard, nous retournons à Lower Hut chez Stephen et Rosa qui nous accueillent de nouveau dans leur allée. On a l’impression de revoir de vieilles connaissances, d’autant plus qu’on les a contacté directement cette fois, et qu’ils nous accueillent gracieusement. Les enfants foncent dans le jardin retrouver trottinettes et tricycles, en prenant à peine le temps de dire bonjour.

Le lendemain, nous retrouvons Marie Florence, une Française, et son fils Eliott âgé de 15 mois. Elle a un statut de touriste, alors que le papa est lui venu avec un visa vacances travail, et elle trouve le temps particulièrement long à Lower Hutt. Nous sommes encore plus convaincus que venir en touriste plutôt que d’avoir immigré il y a 4 ans était la bonne formule pour nous. Avoir attendu que les enfants aient plus de 2 ans aussi ! Elle nous envie de nous voir reprendre la route, nous, on ne l’envie pas de rester « bloquée » en ville, seule avec son fils, loin de sa famille et ses amis.

Nous partons ensuite pour Masterton, la ville où Beau Soleil, le papillon, éclot. L’aire de jeux du centre ville est impressionnante. De manière générale, en Nouvelle Zélande les aires de jeux pour enfants sont grandioses, mais cet ensemble de bois avec coins, recoins, tunnels et ponts est une première dans son genre. Et c’est pas la taille de la ville qui justifie un tel équipement ! La piscine est également très adaptée pour les enfants et reste un excellent moyen de prendre une douche (oui, les douches sont une vraie joie, surtout quand on ne sait jamais quand sera la suivante…alors on en parle) Nous partons en début d’après midi, car nous avons notre premier rendez vous pour vendre le camping car de programmé. Nous arrivons en avance à Woodville, l’occasion de faire un peu de nettoyage avant de présenter le véhicule. Au cas où vous auriez oublié, on vit dans 8m² et même si on essaie de tenir notre intérieur rangé, il est loin d’être en permanence présentable pour des potentiels acquéreurs. Lingettes désinfectantes pour que ca sente le propre, lavage à grandes eaux de l’extérieur, il brille de mille feux. Malheureusement ce sont deux personnes retraitées qui viennent, et aimeraient vivre dans le camping car pour plusieurs années : le fait de devoir dormir dans la capucine qui est assez bas de plafond ne convient pas. Eux comme nous sont déçus, mais le bon côté est que selon eux, il reste le véhicule en meilleur état qu’ils ont vu dans cette gamme de prix jusqu’à présent.

Nous finissons le trajet jusqu’à Dannevirke où nous tombons nez à nez avec des images de vikings et autres drakars. Nous apprendrons le lendemain que la ville a été fondée par des colons danois et qu’ils veulent mettre en avant cet héritage nordique. Les enfants rencontrent immédiatement Lukas (7 ans) et Eva (4 ans) qui vivent là. Lukas nous raconte qu’ils sont ici avec leur mère, en attendant que les services sociaux leur proposent une maison. L’histoire n’a pas l’air facile et ils sont très contents de trouver des copains eux aussi. Le camping est vraiment pas cher, en pleine forêt avec un élevage de biches juste à côté, un stade (séance footing pour Julien !), et une ludothèque. Nous décidons donc d’y rester 2 jours, d’autant plus que notre premier passage à la ludothèque aura laissé les enfants sur leur faim. Tant de jouets d’un coup, à disposition, c’est comme être dans la maison du Père Noël. En partant du camping, le jeune Lukas offre un tractopelle à Zacharie. Il est aux anges !
Direction Pourerere, une plage loin de tout. Pour la première fois on doit obtenir un permis du « district concil » pour pouvoir séjourner dans le camp. C’est une simple formalité, mais heureusement que nous l’avons faite en avance car sur place il n’y a ni téléphone ni Internet. On ne parle pas de la nouvelle tentative de Julien de pêcher un poisson, ca ferait redite avec les précédentes… 🙂

Direction Hasting maintenant, la ville ne nous marque pas, mais nous restons la nuit pour profiter du farmers market le lendemain. En attendant on découvre que le matin nous avons accroché la vanne de vidange des eaux grises et éventré un morceau du tuyau. Julien répare sur un parking pendant que Anne occupe les enfants qui en ont déjà bien marre de rester à l’intérieur. Pas toujours facile, les aléas des voyages ! Même s’ils nous font parfois devenir chèvre, ils s’adaptent quand même bien nos deux petits bouts : aux attentes, à la route, au fait de quitter sans arrêt les personnes ou les lieux rencontrés.

Le marché du dimanche est vraiment chouette, avec de la musique, des jeux pour les enfants (super, les jeux pour les enfants toujours à disposition dans les marchés !), des vrais étals de fruits, de légumes, et des raviolis asiatiques à tomber par terre. On voit également Kate Delatour et son mari que nous avions contactés aussi depuis la France, pour du WWOOFing. Ils étaient ok pour nous accueillir, mais comme nous sommes déjà allés chez Tim et Kerry, on leur avait dit qu’on passerait juste les rencontrer sur le marché. Ils produisent du vin, lui a des origines françaises et sa sœur vit… à St Léonard de Noblat, à quelques kilomètres de chez la sœur de Julien ! Comme quoi, une fois de plus, le monde est petit et les coincidences rigolotes.

Nous arrivons à Napier dans l’après midi, et trouvons une place de camping gratuit en bord de mer. Nous somme immédiatement séduits par la ville, d’autant plus qu’il fait super beau et chaud : de grandes pistes cyclables le long de la plage, un espace gratuit pour apprendre aux enfants le code de la route en vélo, et comme la ville a été détruite par un tremblement de terre et reconstruite dans les années 30, tout est dans un style « Art Déco ». Nore décision est prise, le lendemain on loue un vélo, et on reste davantage.
Salomé est aux anges de retrouver le plaisir du 2 roues. Elle part avec son papa sur la piste cyclable avec un beau vélo violet, pendant que Zacharie expérimente (sans grand succès) un vélo à pédales et petites roues, aidé par sa maman. Une heure c’est court, on décide donc de rester une nuit de plus pour remettre ça le lendemain, mais cette fois, tout le monde en profitera : Zacharie à l’avant d’un vélo cargo piloté par Julien, Salomé sur son vélo violet et Anne sur un vélo jaune. Et puis, il fallait bien rester un peu plus aussi pour passer au musée de Napier, où se tenait une expo temporaire intitulée « The arrival of Salomé ». Napier, une ville décidément faite pour nous !

On vous laisse là dessus, et on se retrouve à Gisborne, avec le début de la tournée des amis.

Beau Soleil

Un article court à la mémoire de Beau Soleil !

Nous voilà donc parti de l’île du Sud, avec notre nouveau compagnon de voyage offert par Tim et Kerry. Plusieurs fois par jour, les enfants regardent son évolution : d’un beau vert sur le bateau, il est devenu plus sombre, jusqu’à ce qu’on puisse voir en transparence le papillon Monarque qui se loge à l’intérieur.

Les papillons Monarque sont des papillons de grande largeur, qui vivent principalement en Amérique du nord et en Océanie, et qui se caractérisent pour certains d’entre eux par des migrations annuelles qui se déroulent sur plusieurs générations. Victimes du climat, des parasites ou de prédateurs divers, seuls 10% des œufs atteignent la phase du papillon. C’est pour cette raison que Kerry met systématiquement les cocons qu’elle trouve sous les filets protégeant ses légumes.

Après notre petit déjeuner du 31 janvier que Beau Soleil nous a fait le plaisir de sortir de son cocon. Nous l’avons mis au soleil pour qu’il puisse bien sécher ses ailes. Il avait tout juste commencé à les ouvrir lorsque nous  lui avons dit au revoir et avons repris la route dans notre comping car.

 

 

Travailler c’est trop dur

Avant de partir de France, nous avions contacté quelques endroits où il est possible de faire du wwoofing en famille (wwoofing = effectuer quelques heures de travail, souvent pour des personnes qui pratiquent l’agriculture biologique, en échange du gîte et du couvert). L’idée était à la fois de recontrer des personnes bien impliquées dans l’agriculture biologique et d’échanger avec elles, et de réduire un peu nos frais de voyage. Nous n’étions pas sûr non plus à ce moment là de trouver un camping car : c’était donc aussi une manière d’assurer un hébergement !
Plusieurs personnes nous ont répondu positivement, et, en fonction de leurs possibilités d’accueil et de notre parcours, c’est finalement chez Tim et Kerry, près de Blenheim que nous débarquons pour quatre jours.
Le temps est toujours très beau. Terry nous a prévenus par mail juste avant notre arrivée qu’il n’y aurait pas forcément beaucoup de choses à faire en raison des fortes températures dans la journée. C’est pas nous qui allons nous en plaindre…

La propriété est tout simplement magnifique. Tim a acheté il y a près de trente ans un terrain où il n’y avait que quelques arbres et une ancienne fabrique de beurre. Aujourd’hui, c’est une superbe propriété, avec quasi exclusivement des plantes et des arbres natifs de Nouvelle-Zélande (quasi, car Tim étant américain, il avait planté dans un premier temps des arbres qu’il connaissait ; le couple les remplacent petit à petit), plusieurs potagers, des fleurs un peu partout, des poules, des vaches, un bassin avec des poissons, un accès à une belle rivière… il y a aussi deux maisons : une qui est leur habitation, et l’autre qui comprend une partie pouvant être mise à disposition des wwoofers.
A notre arrivée, Kerry nous montre un bout de terrain ombragé que Tim a tondu spécialement pour que nous puissions y installer notre camping car. Pendant 4 jours, nous pouvons donc mettre ce dernier au repos, nos hôtes nous prêtant en plus une de leur voiture pour nos déplacements. En fin de journée, Julien arrache des « old man’s beard » (plante invasive ressemblant au lierre), du lierre et du sureau, pendant qu’Anne et les enfants retirent graines et feuilles mortent de plantes le long de l’allée. Salomé et Zacharie sont très fiers de pousser la brouette et de « jardiner ». Salomé se montre particulièrement volontaire, et le retour en urgence au camping car pour mettre de l’anti moustique, avec des boutons plein les jambes, ne la décourage nullement. En bruit de fond, nous entendons les abeilles qui ventilent (il y a des ruches sur le terrain), et les chants des gros criquets que nous entendons un peu partout ici.
Tim et Kerry font partie des premières personnes en Nouvelle-Zélande a avoir accueilli des wwoofers. Ils souhaitent avant tout partager leur passion de la permaculture et leurs connaissances acquises au fil du temps. Ils se rappellent de la majorité des personnes qui sont passées chez eux, et expliquent les réalisations de leur propriétés en même temps qu’ils parlent de ceux qui les ont aidés : tel Japonais, qui est revenu plusieurs fois, a construit cette allée avec nous, telle Canadienne a décoré ce passage en réalisant cette mosaïque… L’endroit doit donc son charme à la fois à leur immense investissement, et à celui des nombreuses personnes venant des quatre coins du monde, qui ont donné de leurs temps pour développer le lieu. Tim tient les registres : il organise le jardin avec soin, et tout est réfléchi et remis en question chaque printemps. Les cultures sont échangés à ce moment là, pour ne pas appauvrir la terre. Il lui faut donc tous les ans retrouver l’endroit qui va apporter l’eau suffisante à ces légumes, donner de l’ombre ou du soleil à ces autres là. Il laisse aussi systématiquement monter en graines quelques unes des ses productions, et les graines sont récoltés et rangées dans la remise, avec noms et dates de récolte, les jours de pluie.

Pendant les autres jours, nous avons travaillé tour à tour à arracher les mauvaises herbes, puis les chardons montés, à retourner le compost, creuser un bassin de drainage des eaux de pluie… tout en profitant de la plage de Rarangi située à quelques kilomètres ou encore du marché de producteurs à Blenheim. Les enfants quand à eux ont adorés nous aider, ramasser les œufs tout chauds, aller voir les trois vaches naines écossaises et s’amuser comme des fous avec les balançoires en chambre à air de voiture. Kerry les avait installées car elles permettent aux enfants très jeunes de se balancer sur le ventre, avant qu’ils soient capable de se balancer assis : pas besoin de l’aide d’un adulte pour s’amuser, c’est parfait !

Chaque soir, nous dînions avec Tim et Kerry, ainsi qu’avec Simon et Jane, un couple de leurs amis de passage chez eux. C’était l’occasion de déguster les légumes du jardin, de manger de la viande de bœuf élevé sur leur propriété (encore une fois, le barbecue ici, c’est tout un art de vivre !) et d’échanger sur le quotidien, les différences culturelles ou les récits de voyages. Nous avons entre autre appris par Kerry, ancienne institutrice, qu’ici les enfants entrent à l’école le jour de leurs 5 ans, ce qui permet d’avoir une rentrée échelonnée tout au long de l’année et donc d’intégrer les enfants un par un. Les plus âgés participent activement à cette intégration, ce qui les responsabilise. Nous avons beaucoup aimé l’idée.
Après quatre jours à poser toutes les questions auxquelles nous pouvions penser, sur la création, l’organisation et l’entretien d’un jardin comme le leur, nous avons repris la route en direction de Wellington. Salomé et Zacharie étaient un peu tristes de quitter leur « Papi Tim et Mamie Kerry », mais ces derniers leur avaient fait un beau cadeau : un cocon tout vert, accroché à une petite branche. Nous avons un nouveau compagnon de voyage dans notre camping car !

Sous le sunlight des tropiques !

Nous voici dans le nord de l’île du sud, dans la région de Tasman où se situe le parc national Abel Tasman. Arrivé sans encombres, nous sommes un peu inquiets, car sur le trajet le camping car a fait de gros « clong » lorsqu’on braquait complètement à droite. Tout a commencé un samedi, et bien sûr le garage était fermé ce jour là. Nous avons donc poussé jusqu’à Motueka,. Après une nuit tranquille dans le seul lieu de la région où le camping gratuit est autorisé (et donc bien bondé, mais heureusement, nous sommes arrivés tôt) , direction le « farmers market » du week end, plutôt pas mal : les enfants goûtent de nouveau au jus de fidjoa (un fruit local) mais ne sont toujours pas emballés par cette saveur (nous, un peu plus), et on profite de la musique live, ainsi que des producteurs locaux pour se réapprovisionner. Il fait beau, il fait chaud, direction ensuite la superbe plage de Little Kaiteriteri : du sable fin, une mer verte et chaude, des rochers… tout le monde adore et se baigne. C’est dans ces moments là qu’on apprécie encore plus de ne pas être en Auvergne au mois de janvier !!!! (désolée pour tous les Auvergnats, on compatit…)

Comme le parc national d’Abel Tasman n’est accessible qu’en bateau ou en randonnée, nous optons pour la première option (en « taxi boat » plus exactement, l’option catamaran ou kayak n’étant malheureusement pas possible avec Zacharie). Départ prévu le lendemain 9h20. On essaiera de prendre rendez vous dans un garage pour le mardi avant de larguer les amarres de la région.

Arrivé au camping, on entreprend d’essayer de soigner notre véhicule : Julien monte le camping car sur cric et démonte les roues pour s’assurer que ce n’est pas une roue mal serrée. Cela semble peu probable, mais c’est aussi l’occasion d’inspecter les plaquettes, les disques et les rotules. Les plaquettes sont mortes, les disques peuvent faire encore un peu, et la rotule, c’est… ce truc là ou celui-ci?
Nos voisins d’emplacement (un couple de Français qui fait un tour du monde) nous proposent un coup de main. Finalement, ils ne savent pas non plus ce qu’est la rotule, mais  c’est l’occasion de discuter et de faire connaissance, d’autant plus qu’ils seront sur le bateau avec nous le lendemain.

Réveil 7h, il pleut. On regarde la météo, les avis sont discordants. On hésite, mais au moment de partir on tente quand même de changer nos billets pour le lendemain, ce serait dommage d’être dans un endroit paradisiaque mais sous la pluie. Aucun problème. On est bien en Nouvelle-Zélande, les choses sont vraiment simples ! Comme on a le temps, on appelle un garage à Motueka pour une révision et, bonne surprise, on peut avoir un rendez vous pour 13h. En plein sur la sieste des enfants, mais tant pis. En déposant le véhicule, on nous annonce plus ou moins 2h de réparation. Il pleut toujours, on n’a pas mangé et il faut trouver un endroit où aller, à pieds, depuis le garage. Anne abandonne ses principes de ne pas aller chez Ronald, et on se retrouve donc, à McDo ! Les enfant ont enfin l’occasion de goûter la grande gastronomie américaine. L’honneur est sauf, ils n’aiment pas. Mais au moins, il y a des jeux pour eux et du wifi pour les parents : les deux heures passent vite pour tout le monde. Le garage nous annonce qu’il n’y a rien à signaler et le bruit a disparu. On passe la soirée avec le couple de Français rencontré la veille, Salomé les ayant invités : « hé, vous venez boire une bière avec mes parents pour l’apéro ? »….

Réveil 7h, encore, mais cette fois, c’est la bonne : il ne pleut pas, on sait pourquoi on doit se dépêcher. Après une demi heure de bateau sous un soleil magnifique et sur une mer limpide, nous débarquons à Anchorage bay. De la passerelle on voit une raie et une myriade de petits poissons. Sur les conseils d’une personne de la compagnie maritime, on décide d’aller dans une baie à 20 minutes de marche à travers le bush. Les photos parlent d’elles même, c’est paradisiaque.

Après le retour en bateau en fin de journée, on prend la route vers la prochaine étape de notre voyage :  4 jours de WWOOFing chez Tim et Kerr, adeptes de permaculture et de jardinage. On vous en dit plus dans le prochain billet !

La ruée vers le Nord (et les RUC…)

On a laissé les Catlins enchantées pour entamer notre remontée vers le Nord, à travers lacs grandioses, montagnes remarquables (les Remarkables = chaine de montagnes vers Queenstown), et forêt. On a fait le choix de partir en direction de Wanaka, et de ne pas nous rendre dans le Fjordland (région au sud ouest, qui, comme son nom l’indique aussi, est pleine de fjords), parce que malheureusement, trois mois, c’est loin d’être suffisant pour découvrir tout le pays.
Le 11 janvier, on faisait donc trempette dans le lac Wakatipu, dont l’eau serait pure à 99,9% ce qui le classerait 2ème lac avec l’eau la plus pure au monde. On n’a pas cherché à vérifier l’information, ni regardé lequel avait la première place, mais si l’un d’entre vous a la réponse, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaire 🙂 La température de l’eau (dans les 10° toute l’année) n’a pas découragé Julien de s’y baigner entièrement… le reste de la famille en est resté au niveau des pieds.

On a décidé également de laisser de côté la très touristique et sportive ville de Queenstown (on se sent bien touriste, mais toujours pas très sportif, et encore moins pour faire les sports extrêmes qui font la réputation de l’endroit !), pour passer la nuit près du lac Hayes. Beaucoup de campeurs dans le free camp, mais aussi beaucoup de familles kiwis en vacances, dont une petite fille bien sympa qui a prêté sa baleine gonflable à Salomé et Zacharie.

Le lendemain, nous nous sommes rendus à Arrowtown, avec pour objectifs de trouver des RUC et de découvrir cette ville qui a été créée tout de suite après la découverte d’or dans la rivière, en 1862. Cette découverte a notamment attiré beaucoup d’immigrés chinois, qui étaient parmi les premiers à arriver en Nouvelle-Zélande. Leur campement historique existe toujours, et se visite librement. Les immigrés Chinois ont subi une politique discriminatoire jusqu’en 1951, avec interdiction de bénéficier du droit de naturalisation.
Mais que sont exactement les « RUC », et pourquoi nous étions nous mis à en chercher ? IL y a plusieurs taxes sur les véhicules ici. Tout d’abord, pour qu’un véhicule puisse utiliser les infrastructures routières, il doit être immatriculé (liscencing). En général c’est une seule fois dans la vie du véhicule. On a eu la chance d’acheter un véhicule d’occasion et donc d’y échapper. Ensuite, il y a la REGO, c’est à dire le droit d’utiliser les infrastructures publiques (routes, parkings…) et là, c’est pour une durée déterminée. On achète généralement 1 an et il faut renouveler. Encore une fois, on a la chance que la REGO courante se termine après notre départ (et donc, on espère, la revente). Le contrôle technique (WOF ou COF) se fait tous les 6 mois sur un vieux véhicule, et si tout se passe bien, on devrait y couper aussi. S’ajoute enfin les Road User Charges (ca y est, on en vient enfin aux « RUC ») pour tous les vhicules diesels, et là c’est au kilomètre : on achète des paquets de 1000km et il faut toujours en avoir d’avance sans quoi on encoure d’une ammende. On en a acheté 3000km au début du voyage, et après les Catlins, on savait qu’il fallait en racheter dans les 500km. Pour cela il suffit d’aller dans n’importe quelle poste, ce qu’on pensait être relativment facile.
Mais à Arrowtown, la poste était fermée. Pas de regret, ce n’était au final même pas une vraie poste, juste un relais postal. Donc, même ouvert, pas de RUC.
On a donc profité de la visite de la ville pour bénéficier d’un « cours de chercheur d’or ». Salomé et Zacharie ont surtout apprécié d’avoir les mains dans l’eau car il faisait particulièrement chaud. Et On repart avec au moins trois paillettes d’or dans un petit flacon souvenir : c’est le début de la richesse !
On a poursuivi ensuite notre route sous le soleil, parmi vignes et vergers, en passant par la ville de Cromwell. Cette dernière s’est elle aussi développée après la découverte de l’or dans la région. En 1992, la construction d’un barrage a complètement transformé la ville, et fait déplacer le centre ville historique, qui a conservé les édifices de l’époque de la ruée vers l’or et permet un petit voyage dans le temps. Mais à part grimper sur le cheval en bois, les enfants n’étaient pas particulièrement intéressés par l’imprimerie, les vieux téléphones ou les outils d’un médecin du début du 20ème siècle… A Cromwell il y avait également une Poste, mais, comme on est arrivé en fin d’après midi, on s’est dit qu’on en trouverait un peu plus loin. Il nous restait 250km avant d’être en infraction, ca laissait encore un peu de marge.

Le lendemain, c’est dimanche, et on a décidé de faire quelque chose d’un peu plus fun pour les petits et d’assouvir la passion de Salomé pour les puzzles en nous rendant à Puzzling Word, près de Wanaka. Au final, il n’y avait pas beaucoup de puzzles sur place, mais un café avec beaucoup de casse-tête à résoudre et jeux à disposition (= quelques minutes de tranquillité bien appréciable pour les parents) et un parcours plutôt bien fait autour d’illusions d’optiques et d’hollogrammes. Le clou de la visite revenait à la « chambre des illusions », deux pièces avec sol et murs inclinés, qui, en jouant sur notre équilibre, distordaient nos perceptions.

Entre Wanaka et Haast, on a fait route au milieu d’espaces quasi inhabités. Pas de réception de téléphone, pas de station service, des kilomètres au milieu de la forêt, et, beaucoup, beaucoup, beaucoup de sandflies partout. Ces toutes petites mouches piquent et laissent des boutons qui démangent plusieurs jours après, un vrai bonheur. Elles ont bien gachées notre balade aux Blue Pools, rivière et bassin où l’eau est d’une couleur bleue impressionnante, avec des ponts suspendus pour s’y rendre. Après une douzaine de piqûres en moins d’une minute, on est très vite rerourné au camping car (et, pour ne pas tout mettre non plus sur le compte des sandflies, on avait aussi oublié de prendre une couche de rechange pour Zacharie…).
Arrivés à Haast en fin de journée, on a mis un peu de temps à réaliser qu’à peine entrés dans la ville, on en sortait déjà : 1 motel, une pompe à essence, un backpacker, 2 restaurants, un héliport pour visiter les fjords, et deux campings. On a priorisé celui qui avait les jeux pour enfants. Et comme vous pouvez l’imaginer, il n’y avait pas de poste non plus.

Le lendemain, direction Fox Glacier et le lac Matheson. Toujours pas de réseau, toujours pas de station essence, et bien évidement, toujours pas de RUC sur les 90km. Ça y est, on est hors la loi. Sur le chemin on s’est arrêté regarder 3 dauphins qui jouaient dans les vagues au bout d’une ballade sur la plage, on a visité une ferme de saumons (la première trace de civiliation), et Anne nous a fait une migraine ophtalmique, c’est pourquoi vous ne la verrez pas sur les photos du Lac. Ce dernier, lorsqu’il n’y a pas de vent, reflête parfaitement la chaine de maontagne qui l’entoure. C’est devenue une des images d’épinal de la Nouvelle Zélande.
Le soir des Kea, les énormes perroquets endémiques de cette région, sont vennus nous souhaiter une bonne nuit en marchant sur le camping car. Car on ne vous l’a pas dit, mais la région des glaciers ici est au coeur d’une forêt tropicale : il pleut 16 mètres par an !
Au réveil, on en était sûr, La ville de Franz Joseph serait celle où on trouverait enfin nos RUC. On a décollé en direction du plus gros glacier du pays, et accessoirement de la plus grosse ville de la région, pour… ne pas trouver de poste, simplement un relais dans un hôtel ! La bonne nouvelle c’était qu’on avait quand même du réseau de temps en temps, ce qui nous a permis de répondre aux questions sur le camping car. On l’avait mis en vente sur le site « trade me » (équivalent du « bon coin ») une semaine auparavant et on commencait à avoir des messages. On a marché jusqu’au glacier, sur lequel Anne avait marché il y a 10 ans, et qui a bien reculé depuis (d’après les panneaux 2 à 3 km en 10 ans) Aujourd’hui il n’est d’aileurs plus accessible à pied, pour avoir le plaisir de se balader dessus, il faut y aller en hélicoptère !. Nous nous sommes contenté de le regarder de loin entre deux averses.

Direction ensuite Hokitika. D’après Internet qu’on avait brièvement retrouvé, aucun doute, il y avait une poste, là bas. Après plusieurs heures de route sous la pluie, on s’est arrêté pour passer la nuit à Ross, sur le parking d’un pub situé dans un batiment historique. Il y avait un petit air de far west et on a succombé au fish’n chips à 27$ pour nous 4 avec bière et salade. Le repas au restaurant le moins cher du voyage !
Arrivé le lendemain à Hotikita, tout semblait nous sourire (sauf le temps : il continuait à pleuvoir des cordes). On est entré dans la poste (une vrai poste, bien ouverte), et, alors que Julien remplissait le formulaire, la guichetière l’a interpelé pour lui dire qu’il y avait une panne nationale du système : impossible d’acheter des RUC aujourd’hui. Et, forcément, aucune idée de quand ce serait réparé… Finalement, le lendemain, à Greymouth, on a enfin pu acheter les fameux RUC. On avait dépassé de 300km, mais c’était pas faute d’avoir essayé !
Nous avons donc pu nous rendre ensuite serein et en régle avec la loi, jusqu’aux « pancakes rocks », une formation sédimentaire qui est ressortie à l’air libre suite aux actions techtoniques et est depuis érodée par le vent, la pluie et la mer. Très beaux, mais moins digestes que les crêpes bretonnes…

Notre dernière étape dans le Westland, après une soirée enfermés dans le camping car à cause des sandflies (même s’il ne pleut plus !), est à Westport. On a fait une ballade autour d’une lagune, très sympa mais dont on ne vous aurait pas forcément parlé s’il n’y avait pas eu un cycliste qui nous a dépassés sur son vélo en nous insultant copieusement « get out of the way fuckers » etc. Les enfants voulaient savoir ce qu’il avait dit, nous n’avons pas traduit et avons continué notre chemin…. et l’avons retrouvé, quelques dizaines de mètres plus loin, tombé dans le talus, le nez en sang, incapable de remonter son vélo, ses canettes de bières -qui semblaient être bien précieuses vu l’empressement qu’il mettait pour les rassembler- et son propre corps. A pas grand chose près il se retrouvait à la baille, et, vu son taux d’alcoolémie, il n’est pas certain qu’il ait été en mesure de remonter. Bref on l’a aidé comme on a pu, en tentant de rassurer aussi un Zacharie bien impressionné par le personnage.

Après toutes ces péripéties, nous avons retrouvé mer, chaleur et soleil à Abel Tasman. Mais on ne vous en dit pas plus aujourd’hui !

Au pays des merveilles

On hésitait à venir jusqu’au Catlins, région tout au sud de l’île du sud, mais plusieurs personnes nous l’avait vivement recommandé. Nous avons suivi leurs conseils, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas été déçu. Le coin était parfaitement adapté pour toute la famille : beaucoup de magnifiques balades, pas trop longues, au milieu des forêts primaires, pour aller admirer des cascades toutes plus belles les unes que les autres ; peu de sandflies (qui, plus tard, deviendront nos pires enemies, mais on en reparlera…) ; des bords de mer magiques où nous avons pu voir nager des dauphins Hector (l’une des plus petites espèces de dauphin au monde) ; et enfin, un endroit bien atypique, The Lost Gipsy Caravan, un bus gallerie rempli d’inventions et de créations toute plus originales les unes que les autres. C’est impossible à décrire, tant les réalisations de Blair Sommerville, artiste-bidouilleur de génie, parviennent à mêler poésie, humour, automatismes, recyclage, etc.

Et comme le voyage prend aussi tout son charme dans les rencontres, nous avons aussi croisé la route de plusieurs familles bien sympathiques, venant de Hollande, d’Allemagne, d’Australie, qui voyageaient elles aussi avec des enfants de moins de 5 ans. Pour Salomé et Zacharie, c’était le bonheur de jouer avec d’autres enfants, et pour les parents, le bonheur de découvrir que les autres parents avaient des soucis similaires (« elles sont totalement inefficaces les couches néo-zélandaises, impossible de trouver une marque qui évitent des accidents tous les jours »  » vous arrivez, vous à partir le matin avant 10h30 ? et à faire des marches de plus de 45 minutes ? »). On a donc pu échanger des bons plans, et avoir une information d’une importance première : au Warehouse Extra d’Invercargill, on trouve des couches pampers.

Après un dernier arrêt sur la plage de Curio Bay, et une dernière balade pour découvrir une forêt d’arbre fossilisés, nous avons fait route vers Invercargill et son Warehouse providentiel. La ville ne semblait pas avoir un attrait monstre, à part pour les couches qu’on pouvait y trouver, et puis, une rencontre rapide d’une dame et de sa fille dans l’air de pique-nique d’un parc et nous voilà avec en cadeau des scones aux dates faits maison une heure plus tôt.

On confirme donc, les Catlins, c’est un endroit qui vaut le détour !

En route vers Queenstown maintenant.

A la recherche de Bibifoc

Entre les moments où on est motivé mais on n’a pas de réseau, ceux où on rencontre finalement de chouettes personnes avec qui on reste discuter toute la soirée, ceux où on est juste fatigué et où on préfère profiter de la sieste des enfants pour dormir aussi… on a pris un peu de retard dans notre blog, mais on a bien quitté 2017…

Depuis le début d’année nous avons donc poursuivi notre descente vers le sud de l’île du sud (au rez de chaussée de la Nouvelle Zélade comme dirait Salomé) et avons laissé Christchurch derrière nous. Après deux journées et deux nuits bien tranquilles dans le parc d’Orto Bradley (avec tout ce qu’il faut : balades en forêt qui partent du camping, une grande aire de jeux, du lait frais vendu à l’entrée du parc et la mer à 10 minutes à pied), nous nous sommes rendus sur la péninsule de Banks, jusqu’à la ville d’Akaroa. Fondée par des colons français il y a pratiquement 2 siècles, c’est la plus ancienne ville de Canteburry (la région de Christchurch). La péninsule est faite de deux volcans sortis de l’océan au cours d’éruptions géantes, et même si nous n’avons pas pris la route des crêtes, car elle était dans les nuages, les paysages étaient épostouflants. À destination, beaucoup de touristes et un côté « français » qui se résume à de mauvaises traductions google sur des devantures des magasins de souvenirs les uns à côté des autres. La palme revient à l’auberge de jeunesse « Chez la Mer » (qui semble vouloir dire « By The Sea »). Le camping gratuit plein, des orages annoncés pour le lendemain nous ont convaincus de repartir dans la journée pour passer la nuit un peu plus loin.

C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés à Waihora Park Reserve, sur une énorme étendue d’herbe près d’un hippodrome. L’aire de jeux comprenait un ancien sous marin (!!!), et à côté de nous sont venus s’installer deux Français qui revenaient aussi d’Akaroa, mais avaient fait, eux, le trajet en vélo. Le lendemain, on était bien content de ne pas avoir à sortir de notre camping-car en voyant la pluie qui tombait dehors, mais beaucoup moins de voir qu’un peu de cette pluie passait à travers certaines de nos fenêtres. Il a plu sans discontinuer toute la journée, et la seule attraction possible sur la route a été de s’arrêter au musée de l’aviation d’Ashburton. Pour des fans d’aéronotique, c’est très intéressant : plein d’avions, d’hélicoptères ou autres machines volantes restaurés, datant de différentes époques, et installés dans des hangars avec parfois un ou deux mannequins pour les mettre en scène. Salomé et Zacharie, eux, étaient surtout contents de pouvoir courir partout après plusieurs heures enfermés dans le camping-car, et monter sur tout ce qu’ils pouvaient, surtout les endroits où le public n’avait pas l’autorisation de le faire. Un vrai bonheur pour les parents…

Le soir, on s’est offert une nuit au camping « Top 10 » de Geraldine. Tant pis pour le budget, on voulait surtout un peu de confort, et d’espace à l’abri. On a plutôt été content de notre choix, car la ville de Geraldine nous a bien plu : dynamique, on s’y sentait bien. Et le lendemain, c’était le jour du marché, avec stands de producteurs (c’est la saison des myrtilles et des framboises), musique et atmosphère sympathique. Après être passé à Timaru et Oamaru, nous nous sommes arrêtés à Moerati Boulders : il s’agit de gros rochers sphériques sur une plage, provenant de dépôt de calcite autour de noyaux de boue fossilisée (d’après le Lonely Planet…). C’est assez suréaliste, et il y avait pas mal d’autres touristes à prendre, comme nous, plein de photos.

Direction ensuite Shag Point, où on a de nouveau pu observer des colonies de lions de mer et de phoques, et se promener sur la falaise, avec une vue magnifique sur la mer.

Le lendemain, on a fait route vers Dunedin, ville fondée par des Ecossais en 1848, qui regorge d’étudiants. Pendant que Julien se rendait avec le camping car dans une série de garages pour demander conseils sur l’étanchéité de nos fenêtre, Anne et les enfants sont allés visiter le « Dunedin Chinese Garden ». Le défi du jour : les empêcher de courir partout, de tomber dans l’eau en passant au pas de course sur les petits ponts en pierre, de toucher au bonzaïs, de prendre les faïences, de crier, et d’avoir peur du vieux monsieur chinois qui jouait de la musique traditionnel… Facile. Notre dernière nuit dans la région d’Otago s’est faite au Balclutha Motor Camp, un camping aux portes des Catlins qui semblait tout droit tiré d’un épisode de la BD « Les Vieux Fourneaux ». Pour ceux qui ne connaissent pas, et pour résumé, il y avait seulement des retraités dans le camping, le propriétaire est un vieux monsieur, et la cuisine et le salon avaient eux aussi un style « ancien »…

Et maintenant, en route vers les Catlins, son bush et ses cascades !

Kaikoura ou la vie sauvage

Pour commencer, comme on avait oublié dans l’article précédent, voici une ou deux photos de notre arrivée sur la plage et des montagnes enneigées au réveil.

On a fait une croix sur notre tapis à langer, on a parcouru 150km de route en travaux, et nous voici maintenant au paradis de la faune sauvage. Phoques, mouettes, cormorans sont là, étendus sur des rochers ou en train de jouer dans les vagues. On passera notre tour pour aller voir les baleines en bateau, c’est cher, Zacharie est trop petit et la mer est agitée. En arrivant à la pointe de la péninsule de Kaikoura, on entend parler français. Nous trouvons sur le même parking un couple et leurs 2 enfants de 5 ans et 20 mois, qui étaient avec nous sur le ferry. lls sont pour 9 mois à Rotorua (pour le travail) et profite des congés d’été pour se balader. Comme Simon, l’aîné des enfants, et Salomé sont tous les deux en manque de copains qui parlent français, on décide de se retrouver pour passer l’après midi ensemble. Mais pour le moment, on va faire un shooting de phoques, et une petite balade pour admirer la vue. La région a été touchée par un fort tremblement de terre l’année dernière (nov 2016), et la route pour se rendre à Kaikoura est encore en travaux. Les commerces rouvrent petit à petit, certains sont toujours fermés et on sent que cette première saison touristique est importante pour la ville.

Le lendemain, on prend la route de Christchurch. On voit des otaries et Salomé nous explique toute fière, la différence entre phoques et otaries : les otaries peuvent relever la tête (on n’a pas vérifié sur google, mais c’est sa maitresse qui l’a dit à l’école… ) Arrêt et ballade à Gore’s Bay, c’est magnifique mais on est loin d’être seul. Après s’être fait refouler du camping  complet du bord de mer, on finit dans la driveway de Bryce et Janet plus loin sur la route, perdu au milieu de grands espaces inhabités. Ils ne sont pas là, mais nous rencontrons leurs voisins qui nous disent de disposer de leur jardin, et déposent même des oeufs frais devant notre porte le lendemain matin. On profite de l’espace avec les enfants, et arrivons à Christchurch en début d’après midi. Anne nous a offert 2 nuits dans un AirBnB pour le nouvel an, à nous le luxe !

4 machines à laver plus tard, tout le monde a pris ses marques. Juste pour la culture, Christchurch est la troisième ville néo zélandaise en population (400 000 habitants) et a été détruite par 2 tremblements de terre majeurs entre 2010 et 2012, qui ont énormément marqué l’ensemble du pays. Le premier n’avait pas fait de victime car il s’est passé la nuit, mais le deuxième était en pleine journée et a détruit beaucoup de bâtiments historiques.  La ville est toujours en reconstruction, et estime à une vingtaine d’années encore le temps nécessaire pour réaménager les espaces. On trouve de grands terrains vagues, des buildings tout neufs, des routes qui ressemblent à des patchworks, des plots de chantier, et un tramway. Le 31 décembre, on retrouve Matthias, que Anne a rencontré aux Philipines en 2009, et avec qui elle avait beaucoup parlé de la Nouvelle-Zélande. Il y était parti juste après, et s’y était installé plusieurs années. Désormais rentré en Belgique,  mais père d’une petite fille de mère néo zélandaise, il était de retour à Christchurch pour quelques jours. Nous avons donc fait la connaissance de Mélina, 4 ans, qui, pour le plus grand bonheur de Salomé, comprend le français. Matthias nous a donné rendez-vous sur l’aire de jeux Margaret Mahy qui est toute neuve, et vraiment impressionnante. Les enfants ont bien aimé pour terminer l’année !

On vous voit venir, on parle de vie sauvage, et juste derrière on envoie le luxe, la maison et les jeux high tech. C’est sans compter sur notre visite du musée de Canterburry (bon, pas hyper sauvage non plus, mais on l’a fait au pas de courses, les enfants ayant plus envie de courir partout que de s’intéresser à l’histoire) et la visite du jardin botanique.

Et en attendant les détails croustillants de notre début 2018, on vous souhaite une bonne année !

Picton mon amour

Réveil à 6h30. Le père noël est passé, mais il faut d’abord préparer le camping car à rouler car nous embarquons à 8h. On est dans les 10 derniers véhicules à embarquer. En arrivant sur le pont 7, on découvre qu’il y a un spectacle de magicien au programme, et une aire de jeux pour les enfants au pont 2. Le bâteau part, le spectacle commence. C’était assez drôle et rythmé, Salomé a même été assistante du magicien pendant un tour et  a gagné un ballon sculpté en forme de Rudolphe, le renne du Père Noël. Pour Zacharie c’est un peu long, on va faire un tour, et vu qu’il y a un lit à côté de chaque table à langer, il insiste pour faire une sieste. Bien évidemment ca ne marchera pas, mais ca permet de gagner un peu de temps. Après un tour à l’aire de jeux,  un petit gateau de Noël offert par la compagnie, il est temps de débarquer : Picton nous voilà !

Le temps d’une vidange et d’un plein d’essence, et on reprend la route vers le sud.  On a 6 jours pour rejoindre Christchurch, alors on pense prendre notre temps pour visiter quelques « wineries » autour de Blenheim, faire un peu de plage et regarder les phoques et baleines à Kaikoura. Premier arrêt 30 minutes plus tard dans le parc de Whites bay. C’est pas mal venté, la mer est froide mais c’est superbe et on passe une bonne soirée.  Les grosses rafales de vent qui soulèvent du sable gâchent un peu notre moment sur la plage, mais on ne va pas se plaindre non plus, on est le 25/12, sous le soleil ! Le lendemain, au moment de partir, on s’aperçoit que notre tapis à langer une puce un pou fait par Florie a disparu. Prise de contact avec la compagnie de ferry, il est retrouvé et est au terminal de Picton. Comme il se met à pleuvoir, on décide re repartir le chercher. C’est la semaine de vacances la plus chargée de l’année (immaginez entre Noël et le premier de l’an, mais début juillet), et ca impliquera donc de se prendre la tête à trouver un autre lieu pour dormir demain, mais on l’aime ce tapis à langer, et on n’est pas très loin non plus. Malheureusement, après 30 minutes de recherche au terminal, les hôtesses ne trouvent rien et nous proposent de repasser le lendemain matin. On repart sous la pluie et dans le vent, trouver un endroit dans les environs de Picton pour passer la nuit. Une fois installés, la pompe à eau s’est désamorcée. Julien sort donc en maillot de bain et ciré pour la réparer, allongé dans l’herbe trempée,  sous le camping car. C’est à peu près à ce moment qu’on s’appercoit que la fenêtre arrière droite fuit. Impossible de colmater, le scotch étanche ne veut pas adhérer sous la pluie, alors on bouche comme on peut en espérant que la tempête se calme.

Le lendemain matin, le temps s’est calmé, la fenêtre n’a pas laissé passer beaucoup d’eau, mais par contre, au terminal, impossible de retrouver le tapis à langer. Le personnel fait ce qu’il peut, mais il semble qu’il y ait eu confusion entre le nôtre et un tapis déjà rendu. On quitte donc « the sunniest place in New Zealand » (c’est vraiment comme ca que se décrit le county de Marlborough). Il ne pleut plus, mais le vent est fort, et la route est difficile avec le camping car. On traverse la zone dévastée par un tremblement de terre (magnitude 7,8) en 2016. La route a réouverte il y a quelques jours seulement, les travaux sont toujours en cours. Et comme il n’y a pas de lieu pour s’arrêter, on se retrouve à côté de Kaikoura, sans manquer de voir rapidement au passage quelques phoques à fourrure avachit sur des rochers. La nuit est fraîche et les sommets enneigés au réveil, mais on est à 20m de la mer.

Vers le sud

Il nous reste 5 jours, 500km, pour rejoindre Wellington, y passer une journée et prendre le Ferry le 25 décembre au matin. Nous partons donc en direction de Taupo et faisons un premier arrêt aux Huka falls. L’indication parle de 15 minutes de marche, ils nous faudra pas moins d’une heure pour faire l’aller-retour, mais les enfants ont marché tout le long, et ça, c’est une victoire ! Entre les bâtons à ramasser, les feuilles à regarder et les « allez, avance ! » à répéter, le temps de marche est plus qu’allongé.

Une fois dans la ville de Taupo, nous partons en quête d’une table de camping. C’est finalement dans un magasin de chasse et pêche qu’on trouve un super modèle, en soldes, et avec plateau en bambou… et, surtout, surtout,  un décapsuleur intégré sous le plateau qu’on découvrira un peu plus tard ! Nous passons la nuit un peu plus bas sur le lac, où le vent est tellement fort qu’il forme des vagues de plus de 50cm. Les enfants découvriront l’endroit le lendemain matin une fois que le temps s’est calmé. Après la ballade, on reprend la route en direction de Palmerston North, ville où il y a un Para Rubber et donc la promesse d’un nouveau matelas pour le lit des parents (la taille n’étant pas standard, il faut en faire un sur mesure). A part ça, la ville a la réputation de n’offrir que peu d’activités, au point qu’une personalité aurait dit « Si vous voulez mourir et n’avez pas le courage de passer à l’acte seul, allez faire un tour a Palmerston North, l’ennui devrait faire le reste »… En échange de quoi la ville a donné son nom à la décharge… Faut pas rigoler avec les Néo-Zélandais ! Julien a trouvé que la ville avait un petit air de Texas.

Le lendemain, une fois les achats effectués, et une visite à la décharge pour se débarasser de l’ancien matelas, on repart direction Waikanae, un peu plus au sud sur la côte ouest. Pas mal de kilomètres en peu de jours, heureusement l’étape de l’après-midi est sympa :  des jeux pour les enfants juste à côté d’un parking où l’on pourrait s’installer pour la nuit, puisqu’il autorise 2 véhicules « certified self contained » (certifiés autonomes en eau et en déchets pour 3 jours). Tant qu’on est seul, on se dit qu’on va tenter de trouver un autre spot, plus proche de la mer, mais juste après le goûter 2 autres véhicules arrivent pour la nuit. On ne veut pas prendre le risque de perdre notre place, alors on décide de rester. Un peu plus tard on découvre qu’une piscine se trouve à 200m, Salomé et Zacharie sont entousiastes, mais pas autant que les parents à l’idée de prendre une douche ! Le lendemain, on se réveille au milieu d’un beau petit marché, c’est la magie des endroits imprévus en camping car 🙂

Le dernier arrêt se fait à Lower Hutt à 20 minutes de la capitale, dans la driveway de Stepen et Rosa. 10 fois grands parents, ils sont très acceuillants et les enfants sont ravis de découvrir les vélos, trotinettes et jouets qu’ils leur prêtent. Stephen voudra même nous offrir la trotinette, mais faute de place dans notre petit campig car camping car compact nous refusons. Le soir nous sommes invités à venir discuter avec lui autour d’un verre de vin pendant que les enfants sont endormis. Il a très envie d’acquérir un camping car et de louer sa maison pendant quelques années, et est donc très content de pouvoir échanger avec des gens déjà sur la route. Il nous propose de repasser au retour si l’on veut, sans passer par l’appli Camper Mate mais juste en s’installant si son allée est dispo.

Nous voici le 24 décembre, direction l’ultime étape avant la traversée. Alors que beaucoup d’entre vous préparaient leur estomac pour les festivités, nous, nous visitions le musée Te Papa. Visiter le musée Te Papa avec papa, c’est bon, Salomé a déjà fait la blague plusieurs fois 😉 Ce musée gratuit est tout simplement grandiose :  6 étages sur le bord de mer, présentant la faune et la flore néo-zélandaise, la culture maorie etc. Il y a pas mal d’espaces prévus pour les enfants, avec des jeux et des activités pour découvrir tous les aspects de la Nouvelle-Zélande. Noël oblige, le Père Noël était présent (mais endormis, il se préparait pour sa tournée), des lutins à trouver dans la forêt reconstituée etc. A l’étage sur la culture maorie, nous avons vu un maginifique marae, endroit de rencontre et de cérémonie (nous n’avons pas de photos, elles sont interdites dans les lieux sacrés). Zacharie a joué à préparer un hangi (repas cuit dans des feuilles et déposé sur des pierres chaudes, dans un four creusé et utilisant la géothermie). Ca lui changeait des casseroles et des louches, et là, la fausse nourriture pour jouer, c’était des kumara (patates douces), du maïs et des gros morceaux de viande.

Notre repas du midi fut plus frugal, et, après la sieste et un tour sur Cuba street, il est l’heure de partir rejoindre un camping  à l’extérieur de la ville pour notre dernière nuit sur l’île du nord avant fin janvier. Et histoire de vous faire envie, au menu de notre « réveillon », c’était de la semoule dans une soupe en boite, et tout le monde au lit, car demain, c’est réveil à 6h15 pour ouvrir les cadeaux de Noël avant de vite partir prendre le ferry qui nous mènera vers l’île du sud et de nouvelles aventures !